Merveilleux musée Monopoli
Automates, musique mécanique, calèches, pipes et maquettes de bateaux.
Les trésors de Renato Monopoli sont rassemblés dans un fabuleux petit musée qui émerveille notre âme d'enfant.
Barsy. Un coin perdu du Condroz namurois, dans la commune d’Havelange. La (petite) rue principale serpente autour de l’église avant de s’échapper vers les campagnes environnantes. Le musée a trouvé refuge dans un vaste bâtiment en pierre du pays, superbement restauré. Sur la façade, l’enseigne fait cause commune avec un automate chevauchant un grand bi. Le musée a pris naturellement le nom de son créateur, Renato Monopoli, un ingénieur civil à la retraite qui partage depuis toujours sa vie et son cœur entre la Belgique où il réside et l’Italie où il retourne souvent humer ses racines dans la région des Pouilles, et plus précisément dans la ville de... Monopoli, sur la côte adriatique.
Renato a grandi dans une famille de collectionneurs. Sa fascination pour les automates est liée à un souvenir précis. Celui du « frappeur de vitre », un automate qui attirait l’attention des passants en tapotant sans reâche avec son bâton contre la vitrine de l’épicerie où le gamin allait acheter des cigarettes à l’unité pour son père. La vie, le travail et les amours l’ont ensuite fixé en Belgique, et notamment dans cette maison de famille condruzienne qu’il a transformé en musée, il y a une grosse vingtaine d’années, pour y abriter tous les trésors accumulés pendant sa vie de collectionneur. Dans cet ensemble d’objets d’une grande valeur, sont présentés des anciens jeux de café, des jackpots ‛50, des jouets, des calèches, des maquettes de bateaux, des pipes, mais aussi (et surtout) des automates, des anciennes boîtes à musique (à disque ou à rouleau), des orgues de barbarie, des limonaires et des pianos mécaniques.
C’est Renato Monopoli lui-même qui fait la visite (ouverture sur demande) de ce musée privé pour laquelle il ne demande aucun droit d’entrée et offre même gracieusement un petit pot de glace (italienne bien sûr) à chaque visiteur. « Pourtant, je n’ai jamais reçu aucun subside », explique le maître des lieux qui met aussi un point d’honneur à ce que tout ses automates et autres pianos mécaniques soient en parfait état de fonctionnement. Tout ce qui peut émettre un son ou développer un mouvement fait donc l’objet d’une attention particulière. « Pendant les mois d’hiver, nous fermons le musée et nous procédons à un entretien de toutes les pièces exposées. C’est l’humidité le principal ennemi de tous ces mécaniques de précision. »
La calèche familiale
La pièce la plus volumineuse trône au milieu de la pièce centrale : il s’agit d’une ancienne calèche ayant appartenu à son arrière-grand-père. C’est une Brougham Clarence, construite vers 1840, qui porte le numéro 4335 et a été construite par le carrossier Chevalier. Un automate Bibendum Michelin, s’est installé sur le toit et n’en finit pas de se gonfler et se dégonfler. Dans les vitrines voisines trônent quelques centaines de pipes, soit une petite partie de la collection du papa, qui avait accumulé un total de 3.600 pipes.
Mais ce sont bien sûr les automates qui sont omniprésent dans toutes les pièces et recoins du musée. Le préféré de Renato ? C’est ce Charlot qui vante les mérites de « bottes en caoutchouc doublées toile pour éviter l’usure de vos chaussettes ». L’automate date de 1921 et il a été acheté chez un bottier du Faubourg Saint-Honoré à Paris. « Il est fantastique car il est animé par 16 mouvements différents, au départ d’un seul moteur ». Preuve à l’appui, voici Charlot qui s’anime, du pied, de la tête, de la bouche, des yeux, des mains et même des sourcils.
Dans la salle d’à côté, le nouvel occupant est un petit accordéoniste, qui, sous ses vêtements, accueille un étonnant condensé d’électronique, de mécanique et de pneumatique. Assis sur un banc, le gamin est coiffé d’un chapeau de montagnard. Il se redresse quand l’accordéon (un vrai Hohner) entame ses premières notes. Les yeux, les sourcils et les pommettes réagissent aux notes... L’automate a été acheté chez un ancien forain qui a passé des centaines d’heures à le concevoir. C’est chez le même artisan que Renato Monopoli a aussi acquis ce métier forain miniature, sorte de carrousel fait de petits bateaux qui montent et descendent au gré des bosses qui rythment le parcours circulaire. Le tout est monté sur une... roue de vélo. Voici encore un tourneur d’orgue grandeur nature qui s’anime en même temps qu’un petit singe perché sur cet instrument récent mais qui « lit » toujours des rouleaux de musique d’origine. Renato Monopoli continue la visite. Il connaît chaque objet par cœur, le décrit, le détaille, raconte son histoire. Et il s’émerveille encore et toujours de la magie qui s’en dégage.
Le Musée Monopoli se visite sur demande et en groupe, de préférence. On peut prendre contact au 083/61 24 70 et au 02/725 09 22. Internet : www.musee-monopoli.be