Les playmobils, pour créer des histoires
Il customise les playmobils pour en faire des pièces uniques.
Cem Sureker, un citoyen de Hamoir, collectionne les playmobils depuis plus de 30 ans. Il a ainsi accumulé des milliers de pièces, personnages et bâtiments, qui s’entassent dans ses caves, sur une superficie d’une centaine de m2. Pourquoi Playmobil ? « Sans doute la nostalgie du temps passé », explique celui qui était adolescent lorsque les petites figurines en plastique produites dès 1974 par une entreprise familiale allemande vont vite inonder le marché. Nous sommes alors en pleine crise du pétrole et il s’agit d’économiser la matière première dont le prix a flambé. D’où ce choix de petits personnages de 7,4 cm de hauteur et d’une dizaine de grammes, adaptés à la main d’un enfant. Mais le coup de génie du concepteur, ce sont ces membres articulés et les différents accessoires qui permettent de jouer directement et créer des histoires. « Il y a quelque chose de magique que l’on ne retrouve pas chez Lego, insiste le collectionneur, et la qualité des accessoires est incomparable ».
Comment collectionner les playmobils ? Finalement, et comme souvent, c’est à chacun de décider. On peut essayer de réunir un maximum de pièces, ou alors se concentrer sur une thématique (western, médiéval...), sur des figurines ou encore des bâtiments. Et comme dans toutes les collections, les pièces rares sont souvent les plus chères. Autrement dit, les premières séries de la fin des années 1970 et du début des années 1980 sont celles qui ont le plus de valeur. Et quand l’entreprise décide d’arrêter la production d’un article, il devient vite « collector » quelques années après. Il faut savoir aussi que les prix des playmobils anciens sont plus intéressants en Allemagne. En Belgique et en France par contre, la spéculation débridée s’est déjà emparé du phénomène et certains possesseurs de playmobils pensent sans doute un peu trop vite qu’ils détiennent un petit trésor de guerre au fond de leur grenier.
Notre collectionneur, lui, a décidé depuis quelque temps de réorienter sa passion en arrêtant d’augmenter sa collection pour se lancer dans un travail de customisation, où il s’agit de maîtriser les techniques et le savoir-faire du modéliste. « C’est une manière de faire vivre sa collection en réalisant des pièces uniques », explique-t-il. Pour Back to Rétro, il est ainsi en train de finaliser la réalisation de deux dioramas : l’un représente une maison hantée et l’autre une tour médiévale. Mais son chef-d’œuvre de l’instant, c’est cette reproduction d’une cathédrale gothique, inspirée de celle de Chartres et d’un édifice anglais aux tours carrées, qui lui a demandé trois mois de travail. Le toit s’enlève pour laisser admirer l’intérieur qui a bénéficié de la même précision pour l’architecture et la décoration. « Heureusement, je dispose d’un gros stock de pièces détachées. Mais il faut réfléchir comme un architecte et bien maîtriser les techniques de coupe, de taille et de coloriage. Et tout cela est réalisé avec des pièces 100 % playmobils… »